Luna Llena d’Isabel Garcia Moya, alias Tortilla
Publié le 06/05/2021 / Catégorie: Critique
Le festival bruxellois Graines de cinéastes, dont la première édition se tient en mai prochain, présente le court-métrage d’animation et clip musical Luna Llena de la réalisatrice Isabel Garcia Moya, aussi connue sous le nom de Tortilla. Durant près de quatre minutes, le public est emmené dans un monde rêveur et poétique, empli de couleur, à la musique enivrante du groupe espagnol Burger & Tortilla.
Les couleurs sont sombres. Deux squelettes, un à la guitare, et une couronnée de fleurs sont là, dans la nuit, près d’un lampadaire émettant une faible lumière. Les personnages, créés avec ce qui semble être du papier mâché, et la maquette donnent à la scène des airs de Noces funèbres de Tim Burton. Puis, s’enchaînent des dessins faits sur papier, on y voit encore les traits de crayon. Ils sont superposés, les dessins découpés de nuages s’ouvrent sur une lune lumineuse et la guitare commence, laissant s’envoler des notes dans les airs. Les notes sont douces, presque mélancoliques. Les techniques se mélangent, entre papiers superposés, dessins semblant cette fois digitaux et maquette. Les couleurs sombres du début ne se cantonnent maintenant qu’aux fonds. Des animaux fantastiques envahissent l’espace, ils sont colorés, lumineux, étranges. Une tortue aux motifs de léopard et de zèbre, un hippocampe à la tête d’éléphant, un hippopotame et un cochon avec des queues de sirène. Les fleurs sont aussi présentes : sur les animaux, sur la robe du squelette, sur son crâne. Un arrangement floral rappelant le Dia de los Muertos, le jour des morts, au Mexique. Durant toute cette balade, durant toutes ces rencontres fantastiques, la voix claire de Tortilla et la guitare assurée de Burger nous accompagnent, nous entraînant dans un voyage aux accents latins et à la douceur de l’espagnol. Quatre minutes de douceur et de poésie qui semblent bien trop courtes. On aimerait voyager à leurs côtés des heures durant.